Les Sims de Shirshasana

Julian avait pris soin de laisser passer un peu de temps, puis il avait appelé Alyssa. Il était assez sûr de lui d’autant plus que Katleen qui s’invitait chez eux plus souvent qu’à son tour (et qui soit dit en passant ne prenait même plus la peine de sonner avant d’entrer !) lui avait confié que sa copine ne parlait que de lui.

- Allo Poupée … Oui bien sûr que je sais que tu t’appelles Alyssa … Ecoute, je te téléphone pour t’inviter ce soir au Centre de Thalasso. C’est Ok pour toi ? … Alors à ce soir, Poupée.

Il avait choisi cet endroit car il avait découvert qu’il y avait des jacuzzis et des cabines d’essayage, lieux stratégiques pour lui, ainsi qu’une piscine, toujours pratique pour avoir un prétexte pour se dévêtir et mater les filles.

- Salut les gars ! Surtout ne m’attendez pas ! Je vais rentrer très tard ce soir…

Notre homme était vraiment très confiant : il avait passé pas mal de temps à discuter avec Poupée et il savait de source sûre qu’elle craquait complètement pour lui. C’en était presque trop facile! Il aurait son crac-crac dès le premier rendez-vous et cette perspective le rendait joyeux.

En descendant du taxi devant le Centre de Thalasso, Alyssa fut victime d’un léger étourdissement. Elle ne se sentait pas très bien. Se pouvait-il que ce soit Julian qui ait un tel effet sur elle ? Ou alors était-elle malade ? Elle mit ce malaise passager sur le compte de l’excitation d’être enfin en tête à tête avec son prince charmant.

- Je sais qu’il est tard, mais ça te dirait de discuter autour d’une tasse de café ? J’espère que ça t’empêchera pas de dormir !

- Avec grand plaisir, ça me fera du bien au contraire, lui répondit-elle.

- Deux cafés s’il vous plaît mademoiselle. … Vous savez que vous avez un voile de mariée sur la tête ?

- Oui je sais. C’est pour me souvenir de me méfier des types dans ton genre. Alors tu prends tes cafés et tu dégages, minable !

- Ca va, ça va, le prenez pas comme ça. C’était pas pour vous embêter…

- J’ai dit dégage, t’es sourd !

Julian et Alyssa riaient bien ensemble et il pensait « Femme qui rit, à moitié dans ton lit ». Il ne lui restait plus qu’à conquérir l’autre moitié !

- T’as vu le look qu’elle se tape la serveuse !

- Oui j’ai vu. Mais on ne devrait peut-être pas rire. Si ça se trouve son histoire est triste. Peut-être que son fiancé ne veut pas l’épouser ou qu’il l’a abandonné devant l’arche le mariage.

- De toute façon le mariage c’est pour les nazes !

Là Alyssa n’eut plus du tout envie de rire. Quelle déception. Julian était contre le mariage alors qu’elle n’avait qu’une envie : atteindre les noces d’or. Elle le trouvait si craquant ; elle se voyait bien devenir sa femme. Elle le ferait changer d’avis, voilà tout.

Julian avait ensuite invité Alyssa à danser un slow qu’il espérait collé-serré. Mais Poupée lui résistait et il se demandait bien pourquoi.

« Mais c’est pas possible. Qu’est-ce qu’il a à vouloir se coller à moi comme une sangsue. Il est en manque ou quoi ? Si il continue je lui colle une baffe! » pensait Alyssa.

Finalement elle mit fin à son « supplice » en allant se réfugier dans les toilettes pour dames.

Au bout d’un long moment, Julian décida d’aller voir ce qu’elle fabriquait. Il savait que les femmes ont besoin de temps pour se repoudrer le nez et tout ça, mais là le temps devenait franchement long. Il traversa donc le Centre de Thalasso de sa démarche la plus sexy, à la recherche de sa belle.

Il la retrouva au fond d’un couloir et tout à coup sans crier gare, alors qu’il lui parlait tranquillement, elle se jetta sur lui et l’embrassa goulûment. En son fort intérieur il pensa que les femmes étaient toutes les mêmes. Elles commençaient par repousser les hommes pour des raisons obscures puis elles se précipitaient dans leurs bras. Enfin finalement ça arrangeait bien ses affaires. Et puis vu la façon dont elle lui touchait les fesses c’était du tout cuit pour lui.

Il lui fit un massage pour la mettre en confiance et qu’elle soit bien détendue puis il lui déclara :

- Poupée, j’en peux plus. J’ai trop envie de faire crac-crac. Tu préfères le jacuzzi ou une cabine d’essayage ?

- Non mais ça va pas ? Pour qui tu me prends ? Puisque c’est comme ça, je m’en vais. T’es qu’un pauvre mec !

- Euh, Poupée, attends, c’est pas du tout ce que je voulais dire.

- Ouais c’est ça, et ne m’appelle plus Poupée.

- Allez reviens, s’il te plait !

- Ecoute tu m’as beaucoup déçue… Et puis je me sens pas très en forme mais on dirait que tu t’en moques. Alors oublie moi, Ok ?

- Non, attends, s’il te plait…

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- Salut Julian. Tu es rentré très tôt hier soir et ce matin tu t’acharnes sur la vaisselle. Si tu me racontais ce qui ne va pas.

- Ah, c’est toi Lestat. Ben j’ai eu un rendez-vous de merde hier soir. Je me suis pris un râteau monumental mais ce qui m’énerve le plus c’est qu’il faut absolument que je la revois cette fille… Elle me plaît trop. Il me la faut !

- Lestat je suis malheureux, qu’est ce que je vais faire ?

- Viens par là mon pauvre ami. C’est la première fois que je te vois dans cet état. On dirait que tu est vraiment amoureux.

- Tu crois que c’est ça ?

- Si ça se trouve Alyssa est la fille qu’il te faut, tu vas l’épouser et vous serez heureux ensemble.

Julian n’eut pas le temps de répondre. Soudain un bruit sourd leur arriva de la salle de bain. C’était Ambredragon qui essayait de réparer le robinet de la baignoire. Et n’y arrivant pas il commençait à perdre son sang-froid.

Si bien qu’au lieu de réparer le dit robinet il le détraqua encore plus et la petite fuite se transforma en une gigantesque inondation.

- Agrrh…. cria-t-il en se prenant un jet d’eau puissant dans la figure.

- Eh les gars, venez m’aider, s’il vous plaît. Je dois bien avouer que la mécanique et particulièrement la plomberie, ce n’est pas du tout mon domaine. Je jette l’éponge.

Il était assez dépité de devoir reconnaître son incapacité sur ce coup-là, lui qui voulait tout savoir sur tout. Il faudrait qu’il pense à étudier la mécanique à fond à l’avenir. Ca pourrait lui jouer des tours d’avoir des lacunes pareilles.

Dylan arriva à sa rescousse, sans beaucoup plus de succès. Il réussit juste à réduire légèrement le flot d’eau.

Julian décida de prendre les choses en mains, parce que les copains… Et puis il avait une bonne dose de frustration à évacuer et se défouler sur la plomberie ferait très bien l’affaire !

Si bien qu’il réussit à dompter cet objet infernal qu’était devenu le robinet en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Finalement le temps qu’il avait passé à étudier la mécanique pour le boulot n’avait pas été utile seulement pour les promotions.

- Et voilà les gars ! C’est fait ! fanfaronna-t-il tout en pensant en son fort intérieur « Julian, t’es trop fort ! ».

Un peu plus tard, suivant le conseil avisé de Lestat, Julian téléphona à Alyssa pour s’excuser de son comportement de la veille. Il la baratina tant et si bien que non seulement elle accepta de le pardonner mais en plus elle réagit favorablement à l’idée d’une prochaine invitation pendant laquelle il lui sortirait le grand jeu.

Tout n’était donc pas perdu pour Julian…

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