Les Sims de Shirshasana

Ambredragon avait réussi à convaincre Lestat de jouer aux échecs avec lui afin améliorer sa logique, mais Lestat était très peu concentré sur le jeu, et pour cause : il ne parlait que de Katleen.

- Tu sais Dragon, Katleen est vraiment une femme merveilleuse et je l’aime vraiment. Je me vois bien vivre avec elle, elle serait à mes petits soins…

- Tu pourrais pas jouer au lieu de parler sans cesse.

Mais Lestat ne l’entendit même pas.

- Bon je crois que je vais te laisser jouer tout seul, j’ai bien envie d’aller l’inviter et de lui sortir le grand jeu !

- Quoi ?! Tu vas lui demander te t’épouser, s’étonna Ambredragon un peu jaloux, lui qui espérait secrètement être le premier à convoler en juste noce avec sa douce Rachel lors d’une fête intime mais qui resterait dans les annales du quartier.

- Mais non… enfin pas tout de suite, se reprit Lestat.

En effet pour Lestat sortir le grand jeu à une fille consistait en premier lieu à prendre un bon bain qui salit bien le moindre recoin de la baignoire. A croire qu’il avait pris un bain de boue juste avant.

Ensuite il se refit une beauté devant le miroir. Sa coiffure était impeccable, il était rasé du matin et il n’avait même pas oublié de se brosser les dents après le repas. Il était donc propre comme un sous neuf, prêt à accueillir sa belle et à lui faire une démonstration de son amour. Et oui si Katleen espérait se fiancer au plus vite, Lestat avait d’abord envie de consommer leur union pour être certain qu’ils s’accordaient sur tous les plans.

Tout en téléphonant à Katleen, qui fut bien entendue ravie de l’invitation, il pensait qu’avec le prix du concours Gatomiam qu’il avait gagné pendant qu’il glandouillait au boulot, il pourrait acheter une bague de fiançailles; à moins qu’il ne se paye un truc tout à fait inutile, donc absolument indispensable pour lui, genre une machine à bulles.

- Katleen ça ne fait pas extrêmement longtemps qu’on est ensemble, mais il faut qu’on songe à notre avenir….

La jeune femme n’entendit pas la suite tellement elle fut prise de vertige. C’était trop beau pour être vrai : Lestat lui parlait d’avenir. Elle entendait déjà les cloches de l’arche de mariage sonner au dessus de sa tête. Quand elle revint à elle, il lui parlait du lotissement dont Rachel lui avait déjà parlé et il lui demandait si elle voulait aller visiter une maison avec lui prochainement.

- Oui, bien sûr. J’ai tellement hâte de vivre avec toi, s’écria-t-elle.

Elle ne savait pas comment c’était arrivé mais après le discours de Lestat elle s’était retrouvé vautré sur le canapé dans une position impossible et ils s’embrassaient si passionnément que la réaction de Lestat ne lui laissait aucun doute sur ce qui allait se passer entre eux.

- Vous pourriez pas vous calmer un peu tous les deux, leur lança Max. Je vous rappelle que vous n’êtes pas seuls ici et je n’ai pas envie d’être le témoin de vos ébats, un peu de pudeur que diable !

- Hi, hi, désolés, répondirent-ils en choeur.

La pudeur n’étant pas trop leur truc, Lestat entraina Katleen dans la chambre et tant pis pour les copains ! Ils n’auraient qu’à faire comme s’ils n’entendaient rien, voilà tout.

Katleen était amoureuse, elle était heureuse qu’il lui ait parlé de vie commune et elle se sentait complètement submerger par la force du désir du jeune homme, aussi elle ne se montra pas farouche et se laissa renversée sur le lit que Lestat partageait habituellement avec Julian (et dont il n’avait pas pris la peine de changer les draps… mais il ne pouvait pas penser à tout non plus !)

Et c’est comme ça que Lestat et Katleen firent crac-crac pour la première fois sans aucune pudeur ni retenue, lui pensant qu’elle prendrait toujours soin de lui et elle rêvant à une vie de famille parfaite.

« Mais c’est pas possible, il s’est endormi comme une masse » pensait Katleen. « Qu’est ce que je vais faire moi maintenant. »

Elle eut beau essayer de le tirer de son sommeil tout ce qu’elle put obtenir de lui fut un sorte de grognement inarticulé. Elle prit donc son mal en patience, tout en songeant qu’à présent qu’il travaillait la nuit il devait dormir le jour et que là il devait être épuisé. Ah l’amour, ça pardonne tout !

Pendant ce temps là les autres garçons continuaient leur vie.

Julian fut étonné mais agréablement surpris de recevoir une lettre accompagnée d’un doux parfum bien connu. C’était Alyssa qui lui écrivait pour s’excuser de l’avoir laisser de façon si cavalière à leur dernier rendez-vous et qu’elle aimerait beaucoup le revoir si il était d’accord, qu’elle l’aimait et bla, bla, bla.

« Ah les femmes, elles ne savent jamais ce qu’elles veulent ! » pensa-t-il.

- Ambredragon, tu pourrais pas m’aider à comprendre Alyssa, s’il te plait. Un coup elle est folle de moi, un coup elle me jette ! Je sais plus quoi faire.

- Quoi ? Toi, monsieur le séducteur professionnel qui s’est toujours moquer de ma timidité et de ma maladresse avec les filles, tu me demande des conseils sur ta relation amoureuse. T’es malade, c’est ça ?

- Oui je suis malade. J’ai attrapé un truc qui s’appelle l’Amour. Tu te rends compte, je suis amoureux, moi, Julian Troy. Qu’est ce que je vais devenir? … Qu’est ce que je vais faire ?

- Si tu es vraiment amoureux les choses se feront naturellement. Et tu finiras par te marier. N’oublie pas de m’inviter ce jour-là que je puisse rire en voyant ta tête !

- Et voilà, je t’ouvre mon coeur et toi tu te moques…

- Désolé mais j’ai pas l’habitude de te donner des conseils en matière d’amour… Tiens mange tes macaronis, ça te fera du bien.

Sur ce Dylan était arrivé et avait demandé à Dragon si il pouvait lui faire une petite salade plutôt que du gratin. Il avait sauté sur l’occasion pour peaufiner sa recette. Il avait l’intention de sortir le grand jeu à Rachel, mais d’une façon bien plus raffinée que ce que Lestat avait fait, et il savait qu’elle aimait particulièrement les salades composées… Et puis il lui avait promis un rendez-vous romantique et intime, mais il voulait avoir la maison pour lui tout seul pour pouvoir tenir cette promesse et l’occasion ne s’était pas encore présentée.

Dylan avait autre chose à demander à Dragon, mais cette fois celui-ci ne voulait pas en entendre parler :

- Non, non, je ne pourrais jamais lui demander ça.

- Allez, dis oui, soit chic. C’est pas la mort de te renseigner pour savoir si je lui plaît. Je suis sûr que Rachel peut le savoir pour toi.

- Non, non. Je ne veux pas faire ça. T’as qu’à le faire toi-même.

- Ouais mais si je lui plaît pas je vais avoir l’air ridicule.

- Et alors le ridicule ne tue pas, tu peux me croire !

- Allez, s’il te plaît.. S’il te plaît Dragon.

- Non et non. Il est hors de question que je joue les entremetteurs. Ca ne m’a jamais porté chance. Tu n’as qu’à aller l’inviter toi-même et tu seras fixé…

Dans la chambre Lestat avait fini par se réveiller juste à temps alors que Katleen s’apprêtait à rentrer chez elle, lasse t’attendre.

- Je t’en prie, chérie. Reste encore un peu. Reste toute la nuit avec moi, je travaille pas aujourd’hui. Si tu t’en vas tu me manquerais trop.

- Waou, tu m’aimes donc à ce point.

Finalement elle avait accepté de passer la nuit avec lui, comme un petit avant goût de leur future vie commune vers laquelle ils venaient de faire un grand pas.

Précédent

Suivant